Galerie Art Africain, tribal, premier

Ex-collection art africain suisse.
Ce masque africain Songye de format réduit, le kikashi, incarne une force positive. Les fentes palpébrales, mi-closes, sont étirées vers les tempes, le nez et la bouche en saillie. La crête naso-frontale discrète indique qu'il s'agit d'un masque féminin. Des motifs en damiers alternent sur la surface pigmentée de blanc.
Patine mate abrasée. Erosions.
Hauteur sur socle : 36 cm.


Trois variantes de ce masque Kifwebe ( pl. Bifwebe) ou "chasser la mort"(Roberts),de la société du même nom, se distinguent :  le masculin (kilume) généralement avec une haute crête, le féminin (kikashi) avec une crête très basse voir absente, et enfin le plus grand incarnant la puissance (kia ndoshi). Ce type de masque, encore utilisé de nos jours, semble provenir de la zone limitrophe entre les Luba septentrionaux et les Songye du Sud-Est. Ils sont portés par un danseur Kifwebe en état de transes "bwadi" , accessoirisés d'un long costume tressé et d'une longue parure en fibres naturelles fixée aux contours du masque, lors de cérémonies majeures. Les Songye sont venus de la région du Shaba en RDC et se sont installés le long de la rivière Lualaba au milieu de la savane et des forêts. Ils sont gouvernés par le yakitengé et par des chefs locaux. La société secrète Bwami contrebalance cependant leur pouvoir. Leurs masques masculins, aux pouvoirs occultes, étaient exhibés lors d'expéditions punitives et disciplinaires.