Galerie Art Africain, tribal, premier

Ex-collection art africain suisse.
Inspirée des motifs sculptés chrétiens, cette sculpture africaine figurant une religieuse ou une sainte reflète l'impact de la christianisation. Lorsque ces objets n'ont pas été réalisés pour le compte d'une paroisse locale, ils ont été fréquemment réemployés dans des cultes fétichistes, destinés à des devins et à des chefs. Laissant apparaître les coups d'herminette, cette sculpture met en scène une femme simplement vêtue d'un long voile et d'une tunique laissant apparaître des pieds et des mains imposants. Le visage, accompagnant la subtile inclinaison du buste, présente d'amples orbites et des traits aigus, en relief.

Patine brun foncé, satinée, fissures et érosions.
Paisiblement installés en Angola oriental jusqu'au XVIème siècle, les Chokwé ont ensuite été soumis à l'empire lunda dont ils ont hérité un nouveau système hiérarchique et la sacralité du pouvoir. Néanmoins, les Chokwé n'adoptèrent jamais entièrement ces nouveaux apports sociaux et politiques. Trois siècles plus tard, ceux-ci finirent d'ailleurs par s'emparer de la capitale des Lunda affaiblie par des conflits internes, contribuant ainsi au démantèlement du royaume. Les Chokwé ne disposaient pas de pouvoir centralisé mais de grandes chefferies. Ce sont elles qui attiraient les artistes désireux de mettre leur savoir-faire au service exclusif de la cour. Les artistes créaient tant de pièces variées et d'une telle qualité que la cour lunda n'employait qu'eux. Au sein de la société Tchokwé, les terres de chasse et de culture étaient dispensées par le roi mwana ngana.